Depuis près de trente ans, les pays du monde entier se réunissent chaque année lors d’un sommet, sous l’égide de l’ONU, pour accélérer la lutte contre le changement climatique. La 26e édition, la COP26, se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (Ecosse) en présence de 30 000 personnes venues de 196 pays et 120 chefs d’Etat. En quoi consistent ces grand-messes qui ponctuent les négociations climatiques ?
Qu’est-ce qu’une COP ?
L’acronyme COP fait référence à la « Conférence des parties » (Conference of the Parties en anglais) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce traité international, adopté au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène. Il a été ratifié par 197 parties (196 Etats et l’Union européenne).
La convention-cadre instaure les Conférences des parties, qui se réunissent chaque année lors d’un sommet mondial où sont adoptées, par consensus, les décisions pour lutter contre le dérèglement climatique. La première COP s’est tenue à Berlin en 1995. Les conférences ont lieu dans des villes différentes chaque année, selon un système de rotation des continents, ou à défaut à Bonn (Allemagne), le siège du secrétariat de la CCNUCC. Elles sont préparées tout au long de l’année, notamment par des négociations intermédiaires, qui ont lieu en juin à Bonn, et par une pré-COP.
A noter qu’au-delà des COP climat, il existe aussi deux autres COP, liées aux deux autres conventions adoptées à Rio en 1992 : la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contre la désertification.
Les COP rassemblent environ 30 000 participants, entre les délégations des 196 Etats, la société civile (les entreprises, les ONG, les scientifiques, les collectivités territoriales, les populations autochtones, les syndicats) et les médias du monde entier. A la COP26, comme à chaque COP, deux zones ont été organisées : la zone bleue, gérée par l’ONU, qui accueille les négociations à proprement parler. Et la zone verte, organisée par le Royaume-Uni, qui est conçue comme une plate-forme pour le grand public par le biais d’expositions, d’ateliers ou de débats.
Quelles ont été les COP les plus marquantes ?
Après la COP1 de Berlin, la COP3, organisée au Japon en 1997, a vu l’adoption du protocole de Kyoto, premier traité juridiquement contraignant. Il visait à réduire d’au moins 5 % les émissions de gaz à effet de serre de 55 pays industrialisés entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990. La COP15, organisée à Copenhague (Danemark) en 2009, avait pour ambition de renégocier un accord sur le climat, concernant cette fois les pays industrialisés comme ceux en développement, mais elle s’est soldée par un échec.
La COP21, organisée au Bourget (Seine-Saint-Denis), a conduit, le 12 décembre 2015, à l’adoption de l’accord de Paris, premier traité international de réduction des émissions, qui vise à contenir le réchauffement climatique bien en deçà de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Il a été signé par 195 parties et ratifié par 192 d’entre elles. La COP24 de Katowice (Pologne), en 2018, a permis d’adopter l’essentiel des règles d’application de l’accord de Paris.
En quoi les COP font-elles avancer les négociations climatiques ?
« Les COP ne peuvent pas tout mais elles ont un rôle important à jouer en tant qu’instance politique de haut niveau », juge Lola Vallejo, la directrice climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Elles maintiennent le multilatéralisme, donnent une voix à l’ensemble des pays, dont ceux en développement ou vulnérables, et « offrent un solide cadre de transparence et de redevabilité, lors duquel on fait le bilan des avancées des uns et des autres », ajoute-t-elle. Elles permettent aussi de lancer des coalitions sectorielles, comme par exemple sur la sortie du charbon ou la déforestation.
Pour l’historienne du climat Amy Dahan, si elles n’ont pas empêché les émissions de gaz à effet de serre de continuer d’augmenter, et si elles s’apparentent parfois à « une bulle coupée du réel », les COP servent également à « mobiliser la société civile et à sensibiliser l’opinion publique ».
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