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En Iran, les stations-service paralysées à la suite d’une attaque informatique

Le président iranien, Ebrahim Raïssi (au centre), s’entretient avec des pompistes, le 27 octobre 2021, à Téhéran, au lendemain de la cyberattaque qui a paralysé les stations-service dans tout le pays. AP

Des stations d’essence fermées, des files d’attente qui s’allongent et un parfum de cyberguerre. Mardi 26 octobre, le système de paiement par carte numérique utilisé par les automobilistes iraniens pour l’achat de leur quota d’essence subventionnée – trois fois moins chère que les prix du marché – a été paralysé par ce que les autorités iraniennes ont qualifié de « cyberattaque ».

Une attaque qui « pourrait être l’œuvre d’un pays étranger », a affirmé Abolhassan Firouzabadi, le secrétaire du Conseil suprême du cyberespace. Si la République islamique n’a pas désigné nommément le coupable, les regards, en Iran, se portent une nouvelle fois sur Israël.

Le lendemain, mercredi, seules 5 % des 4 300 stations-service du pays avaient été reconnectées au réseau, selon la compagnie nationale de distribution de produits pétroliers, qui s’activait à rétablir la situation jeudi. Dans certaines villes, comme à Ispahan, le piratage s’est étendu aux panneaux de signalisation des voies rapides, qui interpellaient le guide suprême iranien : « Khamenei, où est notre essence ? » Une référence directe aux événements de novembre 2019, quand les Iraniens sont descendus dans la rue pour protester contre le triplement du prix des carburants.

Le carburant, un sujet ultrasensible

La question des carburants est ultrasensible. L’attaque du 26 octobre, la cinquième de ce genre en un an, a précédé de quelques jours l’anniversaire des manifestations de 2019 qui avait mué en soulèvement contre le régime, durement réprimé. « Certains cherchent à créer du désordre et de la perturbation dans le quotidien des gens dans le but de les mettre en colère », a réagi le président iranien, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, investi début août. « Le but de cette opération a été de perturber la vie des gens afin d’arriver à leurs objectifs précis. »

Baptisé « oiseau prédateur », un mystérieux groupe a revendiqué la responsabilité de la cyberattaque de mardi. Les mêmes avaient prétendu être à l’origine d’une attaque, le 9 juillet, contre le réseau ferroviaire. Dans les gares, l’affichage des horaires des trains indiquait « de longs retards », des trains annulés, et appelait les usagers à contacter le « 64411 », un numéro de téléphone appartenant au bureau du Guide suprême, Ali Khamenei. Ce même numéro s’est affiché mardi et mercredi sur les terminaux de paiement des pompes à essence piratées.

Check Point, une entreprise de cybersécurité israélienne, qui a analysé l’attaque de juillet, avait conclu à la présence d’un ensemble d’outils similaires à ceux utilisés lors d’opérations, en 2019-2020, qui ont visé de multiples cibles en Syrie.

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