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L’impatience des pêcheurs français face aux négociations des licences post-Brexit

A bord du chalutier « Nicolas Jeremy », en Mer du Nord, le 7 décembre 2020. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

La France prendra des mesures de « réplique », voire de « rétorsion » d’ici huit jours si le Royaume-Uni n’accorde pas plus de licences aux pêcheurs français, déclarait le 14 octobre le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune. Neuf jours plus tard, les pêcheurs français jugent que les progrès avec la Grande-Bretagne sur l’octroi de licences de pêche dans les eaux britanniques après le Brexit sont insuffisants.

« Les négociations qui ont repris mercredi dernier ont à ce stade, débouché sur la délivrance d’une poignée de licences supplémentaires. (…) Les progrès enregistrés sont beaucoup trop timides et surtout beaucoup trop longs (…) », a déclaré, samedi 23 octobre, le Comité national des pêches (CNPMEM) après une visioconférence avec la ministre de la mer, Annick Girardin, ajoutant que la ministre avait assuré aux pêcheurs français qu’« elle ne lâcherait rien ». Cette visioconférence était destinée à tenir les pêcheurs français informés de l’avancée des négociations menées par la Commission européenne avec les autorités britanniques.

La France accuse Londres de ne pas respecter les accords conclus dans le cadre de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne en imposant de nouvelles conditions à l’octroi de licences dans les eaux britanniques pour les pêcheurs européens, notamment la preuve d’une activité antérieure au Brexit dans les zones concernées.

INFOGRAPHIE LE MONDE

Date butoir fixée au 30 octobre

L’accord post-Brexit signé fin décembre entre Londres et Bruxelles prévoit que les pêcheurs européens puissent travailler au large des eaux britanniques et anglo-normandes, mais doivent prouver qu’ils le faisaient déjà dans le passé. Neuf mois après l’accord, Jersey a accordé 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et rejeté 75 dossiers.

Le CNPMEM prévient que, en l’absence d’un « épilogue satisfaisant » rapidement, cette querelle « ne tardera plus par se solder par des mouvements d’humeur » de la part des pêcheurs français. D’après le gouvernement français, qui menace de prendre des mesures de représailles dans des domaines tels que l’énergie, l’accès aux ports ou les questions douanières, la Grande-Bretagne a fixé au 30 octobre la date butoir pour l’octroi de ses licences. D’après le CNPMEM, le premier ministre, Jean Castex, présidera mardi une réunion sur le sujet « au cours de laquelle la stratégie française sera affinée ».

Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches maritimes des Hauts-de-France, a déclaré que des représentants de la Commission européenne et du gouvernement britannique allaient de nouveau se réunir lundi. « Il faut des réponses claires avant la fin du mois pour donner de la visibilité aux pêcheurs. Le travail technique va se poursuivre dans les jours à venir, à marche forcée », a-t-il dit, assurant lui aussi que « le gouvernement ne lâche rien ».

Le Monde avec AFP et Reuters

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