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Erdogan affiche son intention d’approfondir la coopération militaire avec la Russie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine (à droite), à Sotchi, en Russie, le 29 septembre 2021. VLADIMIR SMIRNOV / AP

Dans l’avion qui le ramenait de Sotchi, en Russie, où il s’est entretenu, mercredi 29 septembre, avec son homologue Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan s’est épanché sur l’avenir qu’il entrevoit en matière de coopération militaire entre les deux pays. « Nous avons parlé de ce que nous pourrions faire concernant la construction des moteurs d’avions et à propos des avions de combat. (…) Un autre domaine dans lequel nous pouvons agir ensemble est la construction de navires. Si Dieu le permet, nous pouvons même prendre des dispositions communes pour des sous-marins », a-t-il ainsi déclaré, selon la presse turque.

Cette annonce intervient alors que la question du système de défense antiaérienne S-400 fait toujours l’objet de tensions entre Ankara et Washington. En déplacement quelques jours auparavant à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, le président turc n’a pas été reçu par Joe Biden, en dépit des attentes turques. Devant la presse, il concédait alors lui-même que les relations avec son allié de l’OTAN n’avaient « pas bien commencé ».

Faute de contact direct avec son homologue américain, Recep Tayyip Erdogan a donc multiplié les messages par l’intermédiaire des médias. Lors d’un entretien télévisé sur la chaîne CBSNews, pour l’émission « Face the Nation », il a ainsi réitéré son intention de poursuivre le programme d’acquisition des S-400 russes s’exposant à de nouvelles sanctions américaines. Vendredi 1er octobre, les Etats-Unis ont réagi.

Un nouveau message envoyé aux Etats-Unis

« Nous avons exhorté la Turquie à tous les niveaux et à toutes les occasions à ne pas conserver le système S-400 et à s’abstenir d’acheter tout équipement militaire russe supplémentaire », a déclaré Wendy Sherman, numéro deux du département d’Etat, interrogée sur le voyage de M. Erdogan à Sotchi. « Nous continuons à le faire savoir clairement à la Turquie, et à lui dire quelles seront les conséquences si elle va dans cette direction », a-t-elle ajouté, en réaffirmant que le système russe de défense antiaérienne et antimissile n’était « ni compatible ni utilisable avec les systèmes de l’OTAN ».

La réception d’un premier lot de S-400, en juillet 2019, avait conduit Washington à imposer des sanctions à la Turquie et à l’écarter de son programme d’avions de combat F-35 à la pointe de la technologie, dans lequel plusieurs entreprises turques étaient impliquées. Mais, bien qu’annoncés en grande pompe sur les chaînes de télévision turques, ces fameux S-400 n’ont pour l’instant pas été activés, laissant planer le doute sur les intentions réelles d’Ankara. Les récentes déclarations du chef de l’Etat turc concernant le renforcement de la coopération militaire avec la Russie, et une hypothétique poursuite d’acquisitions du système russe, apparaissent dès lors comme un nouveau message envoyé aux Etats-Unis et aux membres de l’Alliance atlantique.

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