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La vie en Afghanistan sous le nouvel ordre des talibans en vingt images

Par Jacques Follorou

Publié aujourd’hui à 13h22, mis à jour à 15h23

En imagesLes Afghans tentent de survivre dans un pays en proie à une grave crise économique tandis que les troupes des talibans découvrent la vie civile.

Un mois et demi après la chute de Kaboul, la vie en Afghanistan a repris son cours sous le nouvel ordre des talibans. Après vingt ans de combat, les ex-insurgés réalisent qu’il sera moins aisé de gérer un pays de 36 millions d’habitants que de mener une insurrection à la victoire. L’économie et le système bancaire sont toujours à l’arrêt. Privé de trésorerie, le gouvernement provisoire taliban est dans l’incapacité de payer les fonctionnaires, et les entreprises ne peuvent plus fonctionner normalement. Depuis mi-août, les Etats-Unis, la Banque mondiale et l’Union européenne ont de surcroît suspendu l’aide au développement à l’Afghanistan.

Les Afghans tentent de survivre et beaucoup espèrent quitter le pays, quitte à vendre tout leur mobilier sur les trottoirs. Les troupes des talibans, qui font toujours peur, découvrent de leur côté la vie civile. Durant leur temps libre, ces anciens combattants se rendent dans des lieux qui leur étaient interdits : base de loisirs, restaurants, fêtes foraines, minigolf ou zoo. Dans les rues des villes ou aux checkpoints sur les routes du pays, on voit surtout de très jeunes talibans. Les plus aguerris sont dans les bureaux climatisés et roulent dans des voitures confortables. Mais ils ne sont pas assez nombreux pour diriger les affaires d’un Etat que les personnes compétentes ont quitté pour partir le plus souvent à l’étranger.

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Combien de temps les Afghans accepteront-ils de subir cette crise économique alors que le pays connaît l’une des pires sécheresses de son histoire ? Combien de temps le pouvoir taliban attendra-t-il pour être reconnu par une communauté internationale qui n’accepte pas le carcan dans lequel celui-ci veut enfermer les femmes ? Le risque est réel de voir, à terme, le régime taliban, rétif au compromis, se durcir, et qu’il fasse payer le prix des difficultés, en premier lieu, à la population.

Des camions descendent du col de Salang, situé à 3 360 mètres d’altitude, sur la route qui relie Kaboul au nord du pays, le 13 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » La carcasse d’un véhicule militaire est abandonné le long de la route entre Mazar-e Charif et Kaboul, le 13 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » De nombreux camions transitent par la route qui relie le nord du pays à Kaboul, le 13 septembre 2021. Ici, près du tunnel de Salang. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Une briqueterie, le long de la route entre Mazar-e Charif et Kaboul, le 13 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un drapeau taliban surplombe l’entrée de la ville de Pol-e Khomri, dans la province de Baghlan, le 12 septembre 2021. L’armée afghane a combattu pendant deux mois les talibans avant de leur abandoner la ville, faute de munitions. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un taliban avec un fusil d’assaut américain M16 quitte la grande mosquée bleue Rawze-i-Sharif, dans le centre-ville de Mazar-e Charif, le 10 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Une femme et sa fille passent devant une publicité pour une école avec le slogan  « Chercher la lumière », au centre de Mazar-e Charif, le 10 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Couloir vide de l’université de Mazar-e Charif, le 11 septembre 2021. L’établissement est fermé le temps que la nouvelle direction talibane établisse les règles. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Molavi Hamdullah Nomani, le nouveau maire taliban de Kaboul, lors d’une conférence de presse à la mairie de la ville, le 19 septembre 2021. A cette occasion, il a annoncé que serait relancée la collecte des taxes et que les femmes employées à la municipalité seraient remplacées par des hommes. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un taliban assure la sécurité pendant la grande prière du vendredi à la mosquée Abdul Rahman Khan, à Kaboul, le 17 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Deux vendeurs de drapeaux talibans au milieu des bouchons, à Kaboul, le 14 septembre 2021. A l’arrière-plan se trouve un portrait du commandant Massoud et l’enceinte du lycée français, frappé par un attentat en 2014. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Le taliban Abdul Rahman dans un bureau près du stade de Kaboul, le 17 septembre 2021. Avant l’arrivée des talibans, il était infiltré et était responsable du transport d’armes, de munitions et d’explosifs pour la ville de Kaboul. Il est désormais chargé de la sécurité au stade de Kaboul. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Des talibans se prennent en photo en haut du grand plongeoir d’une piscine désaffectée, au sommet de la colline de Wazir Akbar Khan, à Kaboul, le 16 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un taliban à Kaboul, le 16 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Entraînement de volley-ball dans un gymnase de Kaboul, le 18 septembre. Ahmadullah Wasiq, le chef adjoint de la commission culturelle des talibans, a déclaré, le 9 septembre, dans un entretien accordé à un média australien, que les femmes ne seraient pas autorisées à pratiquer une activité sportive en Afghanistan. Toutefois, cette information a été démentie par Bachir Ahmad Rustamzaï, le nouveau responsable des sports du gouvernement, rencontré le 19 septembre. Celui-ci a précisé que cette question était toujours en débat. Pour l’heure, aucune femme n’ose faire du sport. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Le quartier animé de Shar-e Naw, à Kaboul, le 16 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un taliban pose dans une rue du quartier de Shar-e Naw à Kaboul, le 16 septembre WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Des enfants mendient près d’une boulangerie dans le quartier de Shahr-e Naw, à Kaboul, le 18 septembre 2021.  Déplacés avec leurs familles à la suite des combats dans les provinces environnantes, ils habitent provisoirement dans des tentes. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Le quartier de Shar-e Naw, à Kaboul, le 16 septembre 2021. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE » Un taliban se repose dans le bureau du responsable de l’information et de la culture à Mazar-e Charif, le 10 septembre 2021. Les combattants, souvent venus de province environnantes, dorment dans des endroits improvisés. WILLIAM DANIELS POUR « LE MONDE »

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