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« Un nouvel âge d’or » : à Monaco, le marché de l’art retrouve quelques couleurs

Une vente à l’Hôtel Hermitage à Monaco, en janvier 2021. ARTCURIAL

Devant l’hôtel Hermitage, des jambes maculées de couleurs se débattent dans un pot. Cette œuvre de Robert Combas sera mise en vente par Artcurial le 22 juillet dans le cadre de l’opération Monaco Sculptures. A quelques mètres de là, place du Casino, la galerie suisse Hauser & Wirth vient d’ouvrir son antenne monégasque dans l’impressionnant sous-sol, aménagé dans un style brutaliste, d’un bâtiment flambant neuf. Un peu plus loin, les habitués du restaurant Cipriani pourront, entre deux coups de fourchette, acheter des œuvres de Christo et Giacometti ainsi que quelques bijoux mis en vente par Christie’s jusqu’au 18 juillet. Sa rivale Sotheby’s n’est pas en reste : tout l’été, la maison de ventes de Patrick Drahi propose dans une galerie éphémère une trentaine d’œuvres estimées entre 50 000 et 6 millions d’euros, ainsi que des accessoires de luxe vintage.

« Monaco vit un nouvel âge d’or », veut croire Nancy Dotta, responsable sur place de Christie’s qui n’avait pas vu depuis longtemps de telles grandes manœuvres dans la Principauté. « La perception des gens est en train de changer », abonde le galeriste Iwan Wirth. Pour ce puissant marchand helvétique, pas de doute : « Si le calibre artistique reste haut, la place de Monaco dans l’échiquier artistique international est garantie. »

Colossal vivier de collectionneurs

L’objectif de tous ces professionnels est clair : séduire les quelque 37 000 résidents argentés qui profitent à la fois du soleil et des avantages fiscaux. Et, au-delà, toucher l’arrière-pays provençal. « Entre les Riviera française et italienne, l’arrière-pays provençal et le golfe de Saint-Tropez, le vivier de collectionneurs, notamment italiens et belges, est colossal », affirme la galeriste Nathalie Obadia, qui participe au salon artmonte-carlo, dont la cinquième édition débute le 15 juillet.

« Si le calibre artistique reste haut, la place de Monaco dans l’échiquier artistique international est garantie. » Iwan Wirth, galeriste

Depuis le Brexit, certaines grandes fortunes londoniennes s’y sont même déplacées. « Plusieurs milliers d’acheteurs passent par Monaco entre juillet et octobre », ajoute Olivier Fau, spécialiste d’art contemporain chez Sotheby’s en France. Pour lui, cette période de villégiature est « le meilleur moment pour bien comprendre les goûts et besoins des collectionneurs, car ils ont du temps ». L’expérience fut d’ailleurs concluante à l’été 2020 dans les Hamptons, la station balnéaire chic prisée des New-Yorkais, où la maison de ventes de Patrick Drahi a vendu pour environ 50 millions de dollars d’œuvres.

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