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pourquoi le lien entre l’OL et Galtier est très fort

Après le LOSC, qu’il a annoncé vouloir quitter ce mardi, Christophe Galtier pourrait prendre la direction de l’OL. Un club qu’il connait déjà parfaitement, où il a laissé une très belle impression lors de son passage en tant qu’adjoint.

Diplomate, gagneur, rassembleur, très bon en comm’, malin, tacticien, enthousiasmé par l’idée de venir à Lyon, où il a laissé un excellent souvenir. Christophe Galtier, qui vient d’annoncer son départ de Lille ce mardi, coche beaucoup de cases pour être un jour le coach de l’OL, là où lui a un certain goût d’inachevé depuis 2008, quand le club s’était séparé de lui, alors adjoint, et d’Alain Perrin. Et si le portrait-robot du 30e coach de l’OL reprenait ses traits ? Et si c’était écrit ?

N’allez pas chercher un quelconque coup de canif « médiatique » dans l’histoire entre Christophe Galtier et l’OL. Ne perdez pas de temps : vous n’en trouverez pas ! Et pourtant, de ses 16 derbies avec l’ASSE disputés entre décembre 2009 et mai 2017, durée de son bail dans le Forez, il y aurait pu y avoir quelques « scories » dans les déclarations d’après-match, d’un côté comme de l’autre. Notamment après le « fameux » 100e derby de septembre 2010, le 1er gagné par les Verts depuis le 6 avril 1994 (soit 23 matchs d’affilée). Il détient toujours sur son CV, le dernier derby gagné à Gerland, en mars 2014, le 5e des 16 disputés avec lui à la tête du « meilleur ennemi ».

Mais paradoxalement, même avec sur son CV de telles lignes… vertes, à faire rougir les fans, Galtier n’a pas l’étiquette « ASSE » sur le costume : surement l’effet du temps (quatre ans depuis son départ de Saint-Etienne) et d’une forme de magie de cette comm’ maline ! Ainsi, son passé à St-Etienne ne sera jamais un « problème initial » avec les supporters, comme ce fut le cas pour Rudi Garcia, passé d’un Olympique (de Marseille) à l’autre (lyonnais).

Aulas et Galtier ont gardé le contact

Il soutiendra aussi toujours, contre vent et marées, Bruno Genesio, pris dans un bashing quotidien et récurrent. Il prendra soin aussi de ne jamais remettre de l’huile sur le feu quand certains derbies électriques font disjoncter des acteurs (Tolisso-Ghezzal face à Lemoine…). Quand il parle de l’OL, même avec les habits verts, il évoque « l’institution OL ». Un vocabulaire très « JMA » !

Et quand son histoire sportive s’écrit avec le logo du LOSC, même en devenant une forme de bête noire de l’OL, il ne changera pas son ADN médiatique du triomphe modeste, sans une once de suffisance. En 7 matchs, il n’a jamais perdu depuis qu’il est aux commandes du LOSC (décembre 2017). Mieux : en trois oppositions au Groupama Stadium, il n’a jamais perdu (deux victoires et un nul), dont le fameux 3-2 du 25 avril dernier. Ce Groupama Stadium où ses yeux s’illuminent un peu plus qu’ailleurs quand il y pénètre… Un signe qu’il s’y est toujours senti chez lui ?

CQFD : en fin tacticien aussi dans sa comm’, Christophe Galtier n’a jamais « insulté » l’avenir, surtout celui qui l’emmènerait de nouveau un jour entre Rhône et Saône. Et Jean-Michel Aulas le lui rend bien. Le président a gardé un lien avec lui, direct, indirect et même via les réseaux sociaux. Le boss de l’OL avait par exemple retweeté à l’automne l’article RMC Sport sur Christophe Galtier après le match du Celtic, où il évoquait l’attentat de Nice. JMA l’a aussi félicité par tweet interposé au lendemain de la victoire du LOSC à Milan en 2020…

Ce lien avec « M. Aulas », comme Galtier le présente, avec une forme de reconnaissance, est né dans cette fameuse (et dernière) année de gloire à l’OL, celle du (seul) doublé de 2008, Ligue 1 et Coupe de France. De cette époque, il a laissé une belle trace, en plus d’avoir gardé tous les contacts au sein du fameux comité de gestion, cet aéropage de VIP locaux et amoureux indéfectibles de leur OL. Certains ont à vie leur carte du fan club de « Galette », à tel point de murmurer à chaque recherche d’entraîneur, le nom du coach actuel du LOSC.

De cette année 2008, il a aussi gardé de « bons contacts » avec l’influent joueur de l’époque, un certain Juninho, devenu directeur sportif il y a deux ans. A tel point que Galtier était bien dans la short-list, en compagnie de Sabri Lamouchi, des techniciens favoris pour prendre le poste laissé vacant par le chamboule-tout de 2019 au départ de Bruno Genesio. Et ce fut Sylvinho qui l’emporta.

L’expérience et le palmarès de Galtier ont gonflé

Ce fil rouge liant Galtier à l’OL n’a jamais été rompu, à tel point que la rumeur indique même qu’une fois la non-reconduction de Rudi Garcia au-delà de juin 2021 actée, dès l’automne, son nom avait été coché en haut de la liste des techniciens désirés. Mais ce fut l’occasion pour le board de l’OL de « sonder » sa volonté de revenir à Lyon. Et ce n’est pas une volonté, c’est un enthousiasme. La saison 2020-2021 réussie du LOSC n’a pas freiné l’envie lyonnaise de voir, en lui, un très compétent locataire du banc.

Car son palmarès n’a fait que s’épaissir depuis ce passage gagnant à l’OL, en tant qu’adjoint d’Alain Perrin. Il est de notoriété publique déjà que ce doublé de 2008 doit beaucoup à l’entregent du n°2 qui avait dû composer entre son mentor (Alain Perrin) et le reste du staff « lyonnais » (Robert Duverne, Joel Bats…), qui n’a pas facilité le travail en fragilisant à souhait la position du patron technique, rapidement étiqueté « PPH » (passera pas l’hiver). La force d’un groupe où émergeaient Hatem Ben Arfa et Karim Benzema, en même temps que les gardiens du temple (Cris, Juninho, Govou, Coupet…) les encadraient, a fait le reste. Les dirigeants « historiques » de l’OL le savent. Ils n’ont pas la mémoire courte sur la « patte » de « Galette ». C’est gravé dans les têtes.

Or, Christophe Galtier se serait bien vu continuer en juin 2008. Mais il a vite compris que de passer de n°2 à n°1 à Lyon arrivait trop tôt dans sa carrière. Et le manager à la mode à l’époque, un certain Claude Puel, avait dit oui en obtenant pour la première et dernière fois dans l’histoire du club, les pleins pouvoirs. Puel venait déjà de… Lille. Galtier a donc suivi dans sa « retraite » Alain Perrin, pour mieux revenir quelques mois plus tard avec ce dernier au chevet de l’ASSE moribonde un soir de novembre 2008. Il en prendra les rênes 13 mois plus tard, quand Alain Perrin sera viré et qu’il assurera dans un premier temps l’intérim. Celui-ci durera 7 ans et demi !

Assez de temps pour ne pas perdre le lien avec Lyon. Et ce n’est pas qu’une question de kilomètres : 65 entre les deux cités « ennemies n°1 du foot français ». En observateur, les décideurs lyonnais remarquent le travail de Galtier à l’ASSE, où il sauve le club de la descente puis le construit peu à peu pour le ramener durablement en Europe avec en sus, un trophée, celui de la Coupe de la Ligue en 2013, le premier chez les Verts depuis le titre de 1981 !

L’envie de se concentrer sur le terrain

Bâtisseur et gagneur. Ces qualités, il les a aussi affinées dans le Nord, où il fallait reprendre un club au bord du précipice à la fin 2017 et où il a dû travailler avec un staff qu’il ne connaissait pas et une méthode de travail de scouting qui l’a bluffé. Autre signe d’une compatibilité jamais démentie avec l’OL, son amour indéfectible pour l’Europe, qu’il n’a jamais galvaudée. Que ce soit à St-Etienne ou à Lille. Jean-Michel Aulas l’a noté dans un coin de sa tête…

Dans sa gestion interne et intime d’un groupe, Christophe Galtier a poli son rôle dans un club – l’ASSE – où il a fallu composer avec un duo de présidents pas forcément sur la même longueur d’ondes. Cela l’a usé mais formé aussi. Il a ainsi travaillé son côté « diplomate », fort utile dans un grand club comme l’OL, où il faut aussi composer avec des hommes forts (lyonnais, qui plus est).

Depuis longtemps, Christophe Galtier est très motivé en privé par un éventuel projet à l’OL. Car au-delà des liens internes, c’est la « grosseur » du club qui l’attire. Lui qui en a « bavé » à St-Etienne à gérer à la petite semaine le club, au cœur des batailles permanentes avec les deux hommes forts. Le fait notamment de tout devoir assumer, « du sol au plafond » (notamment les liens avec les agents qui le minent…), l’a fatigué. Il sait qu’à Lyon, il aurait une grande machine autour de lui pour l’aider à faire son métier.

Et même si la saison se finit bien à Lille, Galtier conserve au fond de lui un relationnel épineux à l’été 2020. En résumé, il se retrouvait « comme à St-Etienne à devoir tout faire », et il ne veut pas. Lui aspire à n’être que coach. Et à Lyon, dans un grand club, avec Juninho, il pense avoir le cadre pour faire ce qu’il aime faire : n’être que coach et pas homme à tout faire… Cette intersaison 2021 sera-t-elle la bonne ?

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