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Jour d’élections au Royaume-Uni, crucial pour les indépendantistes écossais

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, et sa compagne, Carrie Symonds, quittent le bureau de vote de Westminster après avoir voté, à Londres (Grande-Bretagne), le 6 mai 2021. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, et sa compagne, Carrie Symonds, quittent le bureau de vote de Westminster après avoir voté, à Londres (Grande-Bretagne), le 6 mai 2021.

Les Britanniques votent, jeudi 6 mai, pour des élections locales cruciales pour Boris Johnson et l’unité du Royaume-Uni, les indépendantistes écossais espérant une solide victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d’autodétermination.

Reportées d’un an à cause de la pandémie, ces élections doivent permettre à 48 millions d’électeurs de renouveler quelque 5 000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, de choisir un maire dans la capitale, Londres, et de désigner de nouveaux parlements régionaux au pays de Galles et en Ecosse.

« C’est un très grand jour » a déclaré jeudi le premier ministre, Boris Johnson, dans une vidéo postée sur Twitter, appelant les Britanniques à se rendre aux urnes et à voter pour sa formation, le Parti conservateur, face à l’opposition qui ne fait que « jouer à des jeux politiques », selon lui. Ouverts depuis 7 heures, heure locale, les bureaux fermeront à 21 heures. Les résultats ne sont attendus que très progressivement vendredi et tout au long du week-end.

En Ecosse, nation de 5,5 millions d’habitants, ils seront potentiellement déterminants pour l’avenir du Royaume-Uni. Si les indépendantistes au pouvoir décrochent une majorité au Parlement local, la première ministre, Nicola Sturgeon, à la tête du Parti national écossais (SNP), compte bien faire pression sur le gouvernement central à Londres pour pouvoir organiser un nouveau référendum d’indépendance.

Mauvais sondage

La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon (à droite), rencontre des électeurs devant un bureau de vote à Glasgow, en Ecosse, le 6 mai 2021. La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon (à droite), rencontre des électeurs devant un bureau de vote à Glasgow, en Ecosse, le 6 mai 2021.

En 2014, les Ecossais avaient choisi à 55 % de rester au sein du Royaume-Uni. Un argument mis en avant par le premier ministre conservateur, Boris Johnson, qui a le dernier mot pour s’opposer fermement à une nouvelle consultation ne pouvant se produire, selon lui, « qu’une fois par génération ».

Les partisans d’un nouveau référendum rappellent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62 %, a changé la donne. De même que la pandémie, qui a dopé la popularité de Nicola Sturgeon, créditée d’une bonne gestion de la crise sanitaire.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l’indépendance, le parti pourrait toutefois déchanter. Un sondage Savante ComRes réalisé pour le journal The Scotsman lui prédit le plus mauvais score depuis son arrivée au pouvoir, en 2007, avec 59 sièges (− 2) sur 129. « Ça se joue vraiment sur le fil du rasoir », a écrit sur Twitter Nicola Sturgeon, encourageant ses partisans à aller voter.

Faute de majorité à elle seule, la formation pourra cependant s’appuyer sur les Verts et le nouveau parti, Alba (« Ecosse », en gaélique), de l’ex-dirigeant écossais Alex Salmond, ancien mentor de Nicola Sturgeon devenu son adversaire à la suite de déchirements au sein du camp indépendantiste.

Double valeur de test

Ces élections ont aussi une double valeur de test. Pour Boris Johnson, après le raz de marée des conservateurs aux législatives de la fin de 2019 avec la promesse de réaliser le Brexit, désormais effectif. Un test aussi pour le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, dont le parti se frotte aux urnes pour la première fois depuis qu’il en a pris la tête en avril 2020 à la suite de sa déroute historique aux législatives. « Nous nous battons pour chaque voix », a-t-il déclaré mercredi. « Quels que soient les résultats, j’en assumerai la responsabilité. »

Fort du succès de la campagne de vaccination contre le coronavirus, Boris Johnson se maintient dans les sondages, malgré plusieurs scandales, dont celui du financement de la rénovation de son appartement de fonction, et un bilan de la pandémie très lourd – plus de 127 500 morts.

L’enjeu se cristallise notamment autour de Hartlepool, bastion travailliste du nord-est de l’Angleterre, susceptible de basculer conservateur en élisant son nouveau député, après la démission de l’élu sortant, accusé de harcèlement sexuel. Tout un symbole après la prise, en 2019, par les tories du « mur rouge » travailliste, ces régions affectées par la désindustrialisation du nord de l’Angleterre.

A Londres, le Labour Party est en bien meilleure position. Cinq ans après être devenu le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale, le travailliste Sadiq Khan est donné gagnant pour un second mandat, loin devant le conservateur Shaun Bailey.

Le Monde avec AFP

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