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Human Rights Watch : « Israël commet le crime d’apartheid dans les territoires »

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Des agents de la police des frontières israélienne et des Palestiniens s’affrontent lors d’une manifestation contre l’expansion des colonies juives israéliennes près du village de Salfit, en Cisjordanie, le 3 décembre 2020. Des agents de la police des frontières israélienne et des Palestiniens s’affrontent lors d’une manifestation contre l’expansion des colonies juives israéliennes près du village de Salfit, en Cisjordanie, le 3 décembre 2020.

Le directeur de l’ONG Human Rights Watch explique les raisons de la publication, mardi 27 avril, d’un rapport qui analyse le traitement par Israël des Palestiniens et conclut à l’existence de « crimes d’apartheid et de persécution » dans les territoires occupés.

Pourquoi affirmez-vous qu’un apartheid existe dans les territoires occupés ?

Human Rights Watch est arrivé à la conclusion que les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution sont commis par le gouvernement israélien contre une partie de la population palestinienne. Nous nous fondons sur deux ans d’enquête et deux décennies de travail en Israël et dans les territoires occupés. En usant du terme « apartheid » nous ne faisons pas une analogie historique, mais nous appliquons le droit international. Ce mot trouve son origine en Afrique du Sud, mais il a un statut en droit international, dans la convention de 1973 sur l’apartheid et dans le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), tous deux ratifiés par de nombreux Etats.

Trois éléments concourent à un tel crime : l’intention par un groupe racial d’en dominer un autre, une oppression systématique et la perpétration de certains actes inhumains. La persécution, c’est l’imposition de sévères violations de ses droits à un groupe spécifique, avec une intention discriminante.

Nous concluons que le gouvernement israélien a démontré de façon répétée, par ses lois, dans ses déclarations et ses pratiques, une intention de maintenir la domination des juifs israéliens sur les Palestiniens. Nous observons notamment ses efforts pour manipuler la démographie, afin d’exclure les Palestiniens de vastes régions, tout comme la différence existante d’accès aux ressources.

Vous analysez la situation en Israël et dans les territoires, du Jourdain à la Méditerrannée. Quel intérêt à cette perspective étendue ?

Le crime d’apartheid n’existe que dans les territoires occupés. Mais sa première condition, l’intention de dominer, s’exerce partout. Nous observons par exemple que, dans plus de 900 petites communautés en Israël, des comités d’admission autorisent les juifs à vivre mais pas les citoyens arabes du pays. Un effort est aussi exercé pour regrouper les communautés palestiniennes dans des zones limitées, tandis que les communautés juives peuvent prospérer.

Pourquoi adoptez-vous ce terme aujourd’hui ?

Auparavant, nous avions documenté les uns après les autres des abus commis par le gouvernement israélien ou par le Hamas, lorsqu’il tire des roquettes contre des villes israéliennes, ou lorsque des attentats-suicides sont commis en Israël. Mais cette approche au cas par cas manquait d’une perspective d’ensemble. Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a aussi approfondi de plus en plus clairement sa politique de domination.

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