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Alimentation animale: le Brésil et la Chine dictent leur loi en France

L’élevage français est largement dépendant de protéines végétales étrangères, le plus souvent des céréales OGM et provenant d’un pays où le glyphosate et les néonicotinoïdes sont utilisés sans restrictions, dans des plantations gagnées sur des forêts primaires: le Brésil. Avec la dégradation de la relation franco-brésilienne et le veto élyséen au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, la dépendance de nos bestiaux à ces protéines importées est subitement devenue un enjeu brûlant de géopolitique.

Et avec l’épidémie de Covid-19, le dossier a été jugé suffisamment sérieux pour que le gouvernement sonne la reconquête avec le Plan protéines, bénéficiant d’un budget de 100 millions d’euros. La crise a mis une lumière crue sur nos vulnérabilités en matière de santé et d’agroalimentaire. « Cela a tenu mais nous avons par exemple eu de fortes tensions dans les protéines destinées aux élevages », reconnaît la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

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40 % de l’alimentation des vaches françaises est constituée de soja brésilien

Le bilan est implacable, aucune activité d’élevage n’est plus possible en France sans le recours massif aux tourteaux de soja brésiliens. Même les canards à foie gras du sud-ouest en sont

gavés en complément du maïs local. Même les vaches normandes dont le lait finira en camembert authentique s’en régalent lorsque les pâtures sont inexploitables en hiver. « Cette vulnérabilité n’est pas d’aujourd’hui, analyse Sébastien Poncelet, économiste au cabinet Agritel. Il y avait un accord tacite depuis 1962 entre l’Europe et l’Amérique pour que les Européens puissent mettre en place tout un arsenal d’aides aux agriculteurs du moment qu’ils se fournissaient largement en protéines végétales sur le continent américain pour établir leur modèle intensif. »

 Mais ces échanges gagnant-gagnant se sont déséquilibrés au fur et à mesure que le cheptel français devenait accro. Et avec le redémarrage de son économie, la Chine est en train d’assécher le marché mondial des protéines. Les vaches françaises ne seront pas prioritaires. Ni les consommateurs allergiques aux OGM.

NOS CHAMPIONS
En raison des normes environnementales qu’elle s’impose dans la culture du colza, la France est pour l’instant incapable de devenir autosuffisante malgré l’existence de poids lourds coopératifs tels que le groupe Avril (6 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

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