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Test PCR, quarantaine, vaccin… Tour d’horizon des conditions requises pour voyager en Europe

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La France a annoncé mardi interrompre ses liaisons aériennes avec le Brésil, où la progression du variant P1 est hors de contrôle. D’autres pays européens n’avaient pas attendu pour renforcer les mesures de restriction à l’égard des voyageurs en provenance du Brésil. Preuve qu’un an après le début de la pandémie, les règles de déplacement pour entrer dans l’Union européenne sont loin d’être harmonisées.

C’était une annonce attendue. Mardi 13 avril, le Premier ministre Jean Castex a officialisé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de tous les vols entre le Brésil et la France en raison des inquiétudes autour du variant brésilien du Covid-19. La situation sanitaire n’a, en effet, cessé de s’aggraver au Brésil depuis février en raison de l’émergence d’un variant local du virus, appelé P1, considéré comme plus contagieux et plus mortel, mais encore très minoritaire en France (environ 4 % des nouvelles contaminations).

Face à la propagation de ce variant, les pays de l’UE n’ont pas adopté les mêmes politiques en ce qui concerne les restrictions de déplacement. En effet, certains ont choisi d’adopter leur propre classification nationale des pays à risques, comme la France, la Finlande, l’Italie ou encore le Portugal, quand d’autres se fondent sur la carte commune élaborée par l’UE.

« La décision d’instaurer ou non des restrictions à la libre circulation afin de protéger la santé publique demeure de la responsabilité des États membres. Toutefois, ces restrictions doivent respecter les principes de proportionnalité et de non-discrimination prévus dans les traités de l’UE », précise ainsi le Conseil européen, qui assure toutefois travailler sur une « approche par étapes pour assurer une coordination accrue ». Actuellement, différentes règles sont donc en vigueur pour pouvoir entrer dans chaque pays membre.

  • Les Brésiliens, Sud-Africains et Britanniques dans le viseur

Préoccupés par la circulation des variants du Covid-19 sur le territoire européen, des pays interdisent l’entrée des voyageurs venus du Royaume-Uni, d’Afrique du Sud ou encore du Brésil. Hormis quelques exceptions, l’Italie n’autorise pas les voyageurs qui ont visité ou transité par le Brésil dans les 14 jours précédant leur entrée. L’Autriche, pour sa part, a mis en place une « interdiction d’atterrissage pour tous les vols en provenance d’Afrique du Sud et du Brésil ».

Le Portugal et l’Allemagne ont, eux, instauré une quarantaine de 14 jours pour les voyageurs venus du géant économique d’Amérique latine. Une règle élargie en Allemagne aux passagers en provenance d’Afrique du Sud, où un variant plus contagieux a également émergé. En Espagne, une quarantaine n’est par ailleurs pas nécessaire, sauf pour certains ressortissants, notamment du Brésil, de l’Afrique du Sud et du Botswana.

De son côté, l’Espagne limite les déplacements des passagers (hormis les ressortissants espagnols) en provenance du Royaume-Uni par voie aérienne et maritime, notamment les vols entre le Royaume-Uni et les îles Baléares et Canaries.

>> À voir : « Tourisme et Covid : les paradoxes de l’Espagne »

  • La condition du « motif impérieux »

Certains pays européens réclament un « motif impérieux » comme justificatif pour se rendre sur leur sol. C’est le cas de la France, qui impose cette règle aux voyageurs venus de l’extérieur de l’espace Schengen (à l’exception de ceux venant d’Australie, d’Israël, du Japon, de Nouvelle-Zélande, de Singapour, de Corée du Sud et du Royaume-Uni). Des exceptions figurent toutefois, notamment pour les ressortissants français, certains travailleurs du secteur des transports ou professionnels de santé.

Les Belges interdisent, eux, « tout voyage non essentiel à destination et en provenance de la Belgique ». « Les voyageurs doivent remplir, signer et porter avec eux une déclaration indiquant la raison essentielle de leur voyage », précise le ministère belge des Affaires étrangères. Et de poursuivre : « Quiconque séjourne plus de 48 heures dans une zone rouge (actuellement, la majeure partie de l’Europe) sera considéré comme un contact à haut risque. »

Le Danemark s’inscrit dans cette lignée, mais dans une moindre mesure. Le pays demande aux « étrangers qui ne résident pas habituellement ou qui ne sont pas titulaires d’un permis de séjour en cours de validité » de présenter une raison valable pour entrer sur le sol danois, comme un déplacement professionnel.

La majeure partie des pays européens demandent un test Covid-19 négatif pour entrer sur leur sol. La France, par exemple, impose à tous les voyageurs de présenter un test PCR négatif avant le départ. C’est aussi le cas de l’Allemagne, du Portugal ou encore de l’Irlande.

Mais selon les pays, certains voyageurs peuvent être exemptés de test. Par exemple, Chypre exige un test négatif de moins de 72 heures pour les voyageurs venant des pays classés dans les catégories rouge (Belgique, France ou encore Italie) et orange (Chine, Portugal ou encore Israël). En revanche, ceux en provenance de pays de « catégorie verte », comme l’Australie, la Thaïlande ou Singapour, peuvent se rendre sur l’île sans présenter de test négatif.

En outre, le délai à respecter entre la réalisation du test et l’arrivée sur le territoire varie entre les pays membres. Pour entrer en Allemagne, il est obligatoire de présenter un test négatif effectué dans les 48 heures précédant l’arrivée tandis que ce délai est fixé à 72 h pour se rendre en France. D’autres pays demandent de réaliser un second test après l’arrivée, comme la France, l’Estonie ou encore l’Italie.

  • Quarantaine obligatoire dans de nombreux pays

Conformément aux recommandations de l’Union européenne, la plupart des pays membres imposent une quarantaine aux voyageurs qui entrent sur leur sol. La durée de cette période d’isolement peut varier selon les pays et selon les personnes concernées. Par exemple, en Italie, elle est fixée à cinq jours pour les voyageurs des États membres de l’UE et des pays de l’espace Schengen, mais passe à 14 jours pour tous les autres voyageurs.

Parfois, la quarantaine est seulement conseillée. La Finlande recommande ainsi « une période d’auto-isolement de 14 jours pour les voyageurs en provenance de pays à forte incidence ». La France, elle, impose un isolement aux voyageurs qui possèdent des symptômes du Covid-19 et à ceux qui, à leur arrivée sur le sol français, ne peuvent pas présenter de test négatif effectué dans le pays de départ.

  • Désaccords autour du passeport vaccinal

En Europe, les variants brésilien et sud-africain préoccupent médecins et scientifiques, surtout en raison de leur plus grande résistance aux vaccins existants contre le Covid-19. Mais certains pays européens font toutefois preuve de souplesse vis-à-vis des personnes vaccinées, sachant qu’environ 15 % de la population européenne a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. Ainsi, la Croatie exempte d’isolement et de dépistage les voyageurs qui peuvent présenter un certificat de vaccination attestant d’une seconde injection réalisée plus de 14 jours auparavant.

Dans un souci d’harmonisation des politiques européennes, la Commission européenne a dévoilé le 17 mars son projet de certificat visant à faciliter, pour les personnes vaccinées notamment, les voyages au sein de l’UE cet été. Mais ce passeport commun suscite les réticences de certains États, face aux risques de discriminations envers les non-vaccinés. En attendant, les différents pays membres poursuivent la mise en place de mesures en ordre dispersé.

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