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Dans l’Amérique de Biden, le revenu universel garanti a le vent en poupe

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Chronique. Un signe de plus dans le grand virage rooseveltien de l’Amérique post-Trump : les expériences de revenu universel garanti se multiplient ! A croire que la pandémie de Covid-19 et l’octroi de chèques du Trésor public aux Américains ont levé les tabous sur la redistribution. La ville de Stockton, dans la vallée centrale californienne, avait été la première à mettre en place en janvier 2019 un projet substantiel d’universal basic income. Son instigateur, l’ancien maire Michael Tubbs, vient de publier les résultats de l’expérience.

Pendant deux ans, 125 habitants aux revenus inférieurs à la moitié de la moyenne nationale, ont bénéficié d’une allocation de 500 dollars (420 euros) par mois – soit une hausse moyenne de 30 % de leurs revenus – portée sur une carte bancaire dont ils étaient libres de disposer (ils pouvaient même retirer l’argent en liquide). L’étude était financée non pas par les contribuables de Stockton mais par le secteur privé ; et principalement Chris Hughes, cofondateur de Facebook, un milliardaire qui, comme nombre de ses pairs, n’ignore rien des répercussions des innovations de la Silicon Valley sur le monde du travail.

Une nouvelle expérience à Oackland

Conclusion de l’étude : les bénéficiaires ont profité de la stabilité offerte par le revenu garanti pour créer les conditions d’un nouveau départ. Eponger les dettes, compenser des épreuves imprévues : maladie, panne de voiture. Faire garder les enfants pour chercher un emploi. Moins de 1 % de l’allocation a été dépensée en alcool et tabac.

Utilisant l’échelle de Kessler, qui mesure la détresse psychologique, les chercheurs ont établi que l’état d’esprit des participants s’était amélioré et qu’ils ont eu l’impression de mieux contrôler leur vie. Certains ont rouvert un compte en banque, rétabli des relations normales avec leur famille, cessé de quémander à droite à gauche…

Au début de l’expérience, en février 2019, 28 % des bénéficiaires avaient un travail à plein temps. Au bout d’un an, le pourcentage s’élevait à 40 %. Dans le groupe de contrôle, le taux de plein-emploi, qui était de 32 % au départ, n’avait augmenté que de 5 %.

Politiquement, l’expérience n’a pas été une réussite pour Michael Tubbs. Quatre ans après s’être fait un nom en devenant, à 26 ans, le plus jeune maire d’une ville de plus de 100 000 habitants aux Etats-Unis, le démocrate a perdu l’élection de 2020. Fils d’un repris de justice, diplômé de Stanford, le battu ne s’est pas affligé longtemps. L’association qu’il a créée, Mayors for a Guaranteed Income (« maires pour le revenu minimum garanti »), compte maintenant une quarantaine d’élus, dont la moitié se sont engagés à lancer des expériences similaires dans leur ville.

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