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En Haïti, l’état d’urgence décrété dans plusieurs zones face aux gangs

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Des manifestants prennent d’assaut un poste de police à Delmas, Port-au-Prince, Haïti, le 17 mars. Des manifestants prennent d’assaut un poste de police à Delmas, Port-au-Prince, Haïti, le 17 mars.

Le pouvoir exécutif haïtien a décrété l’état d’urgence pour une durée d’un mois afin de « restaurer l’autorité de l’Etat » dans des zones contrôlées par des gangs, a indiqué, jeudi 18 mars, le secrétaire d’Etat à la communication.

« L’état d’urgence, c’est justement pour restaurer l’autorité de l’Etat, garantir la sécurité du territoire et permettre aux citoyens de vaquer librement à leurs activités », a expliqué Frantz Exantus à l’Agence France-Presse (AFP).

L’arrêté présidentiel instaurant l’état d’urgence s’applique à trois quartiers de la capitale et une section communale de province, contrôlés par les gangs, mais le document indique que la mesure pourra s’étendre à « toutes autres zones rouges identifiées par le Conseil supérieur de la police nationale ».

« On ne pense pas que ça va être l’ensemble du territoire mais ça peut arriver que deux ou trois bandits essaient de contrôler une portion du territoire. A ce moment-là, il reviendra à la police nationale, d’identifier ces zones et d’appliquer les mesures pour reprendre le contrôle de tout le territoire », a précisé le secrétaire d’Etat à la communication.

« Il peut y avoir des restrictions de communication, des restrictions de circulation sur ces zones pour permettre l’intervention des autorités et rétablir la sécurité », a détaillé le membre du gouvernement. Décrété pour un mois, l’état d’urgence ne peut être renouvelé qu’une fois.

La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui « séquestrent des personnes contre rançon, en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique », précise le document daté du 16 mars.

Colère de policiers

Depuis l’automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.

Une opération de police, menée le 12 mars dans un quartier de la capitale qu’un gang utilise comme lieu de séquestration de ses victimes, s’est soldée par la mort de quatre policiers et la perte de matériel. Si un véhicule blindé a été récupéré par la police mardi soir, les corps des agents tués et mutilés par les membres du gang, qui ont diffusé des vidéos de leurs actes, sont toujours dans le quartier en question.

Cette situation a attisé la colère de certains policiers et de leurs sympathisants qui ont manifesté à plusieurs reprises dans la capitale au cours de la semaine. Mercredi, des policiers ont occupé un commissariat de la capitale jusqu’à obtenir la libération de quatre agents qu’ils estimaient injustement arrêtés.

« Le gouvernement lance un appel au calme. Il est vrai que les revendications des policiers et de la population sont justes mais ça ne peut pas se résoudre dans la violence et dans la provocation » a réagi M. Exantus.

Le porte-parole de la police nationale Gary Desrosiers a indiqué jeudi soir à l’AFP que, à la suite des récents événements, le directeur de la police pour le département de l’ouest, où se situe la capitale, ainsi que le commissaire de Port-au-Prince ont été remplacés.

Le Monde avec AFP

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