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Le Covid-19 a fait plus de 100 000 morts au Royaume-Uni : pourquoi un tel bilan ?

Dans un hôpital, à Cambridge (Royaume-Uni), le 5 mai 2020. Dans un hôpital, à Cambridge (Royaume-Uni), le 5 mai 2020.

Premier pays en Europe dans ce cas, le Royaume-Uni a dépassé le triste seuil des 100 000 morts liées au coronavirus SARS-CoV-2 : 100 162 personnes sont mortes après un test positif de moins de vingt-huit jours, selon les données publiées mardi 26 janvier par Public Health England, le ministère de la santé. Selon l’Office national des statistiques, qui comptabilise les certificats de décès portant la mention « coronavirus », ce seuil a déjà été franchi : 103 704 personnes étaient mortes du Covid-19 au 15 janvier, selon l’organisme public.

Rapporté à la population (environ 66 millions d’habitants), ce bilan place le Royaume-Uni parmi les pays du monde les plus affectés par la pandémie, devant les Etats-Unis ou le Mexique. Pourquoi un si désastreux record pour un pays riche, regorgeant de chercheurs de renommée internationale, doté d’un système hospitalier public à la pointe en matière de stratégie vaccinale ?

Le gouvernement du premier ministre Boris Johnson refuse encore l’autocritique. « Je ne veux pas préempter les résultats de l’enquête publique qui ne commencera qu’après la pandémie », a réagi Nadhim Zahawi, secrétaire d’Etat chargé des vaccins, mardi à la BBC. Depuis l’été 2020, syndicats et associations de victimes réclament cette enquête en vain. « Ce n’est pas raisonnable » de la lancer maintenant, avait évacué Boris Johnson mi-janvier.

« Le nombre de morts aurait pu être divisé de moitié »

Pourtant, la responsabilité des politiques est désormais peu contestée par les experts : Londres n’était pas préparé à l’arrivée d’une pandémie. Comme bien d’autres, le pays ne disposait ni du dispositif de tests à grande échelle, ni des masques en quantité suffisante, ni des capacités de fabrication sur le sol national de ces produits devenus critiques. Les maisons de retraite – des institutions privées en manque chronique de personnel – n’ont pas été protégées à temps (un quart des décès y sont intervenus). Surtout, la décision du premier confinement est intervenue avec une semaine de retard sur le reste de l’Europe – le 23 mars seulement.

« Le nombre de morts aurait pu être divisé de moitié si nous avions introduit des mesures de confinement une semaine plus tôt », déclarait en juin 2020 Neil Ferguson, professeur à l’Imperial College et – à l’époque – membre du Conseil scientifique de Downing Street. Environ 20 000 vies auraient pu être épargnées à l’en croire, le bilan dépassant les 41 000 décès à la fin de la première vague. « Le retard à imposer un confinement a coûté beaucoup de vies, insistait l’épidémiologiste John Edmunds, un autre conseiller du gouvernement, professeur à la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Mais les données disponibles en mars [pour évaluer la virulence de l’épidémie] étaient rares, rendant les décisions très compliquées. »

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