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Covid-19 en France : l’exécutif divisé sur un troisième confinement

Dix jours après l’instauration d’un couvre-feu en France, Emmanuel Macron présidera mercredi un nouveau conseil de défense sanitaire pour décider de nouvelles mesures de restrictions face à l’épidémie de Covid-19. Si la possibilité d’un troisième confinement est envisagée, l’exécutif réfléchit encore à la forme qu’il pourrait prendre.

Un troisième confinement inévitable ? Face à une épidémie de Covid-19 toujours active et confronté à la nouvelle donne des variants, l’exécutif doit décider cette semaine s’il serre encore la vis pour lutter contre le coronavirus.

Un conseil de défense sanitaire est prévu mercredi 27 janvier autour du chef de l’État, dix jours après l’instauration d’un couvre-feu généralisé à 18h, dont les effets sont encore difficiles à évaluer.

« Des décisions seront prises cette semaine […], il ne s’agit pas de baisser la garde », a assuré lundi le Premier ministre, Jean Castex.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron on insiste sur le fait que « rien n’est encore acté » et qu’il s’agit de « trouver le juste équilibre ».

« Nous voulons aussi être cohérents vis-à-vis des Français qui font des efforts depuis des mois », ajoute la même source à l’AFP, alors que les bars, restaurants, lieux culturels, salles de sport privées et les universités sont fermés depuis la fin octobre, que le télétravail s’est généralisé dans le pays et que le couvre-feu a en partie gâché les fêtes de fin d’année.

Aucune prise de parole du président cette semaine n’a été confirmée, mais selon une source proche de l’exécutif, le chef de l’État réfléchit à un dispositif encore différent des deux premiers confinements, plus souple surtout pour la jeunesse.

Selon la même source, Emmanuel Macron, désireux d’éviter au maximum un nouveau confinement, pourrait se donner plusieurs jours supplémentaires avant de trancher, le temps de mesurer pleinement l’effet du couvre-feu.

Ralentissement des vaccinations

Malgré les conséquences économiques des restrictions sanitaires, le président du Conseil scientifique qui guide les choix du gouvernement, Jean-François Delfraissy, appelle à ne pas tergiverser face à la menace des variants du virus, qui « changent complètement la donne », et alors que la vaccination est encore limitée, en dépit du cap du million d’injections atteint samedi.

Sur ce front, l’Institut Pasteur a annoncé lundi qu’il abandonnait le développement de son principal projet de vaccin contre le Covid-19, ce qui ne change pas les plans de la France pour le premier semestre, car le pays compte sur cinq autres groupes pharmaceutiques pour la livraison de 77 millions de doses à l’horizon du mois de juin.

Reste à savoir en revanche quelles conséquences auront les baisses de volume du vaccin AstraZeneca/Oxford, annoncées vendredi par le groupe britannique avant même le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA), prévu fin janvier. La France attend 5 millions de doses de ce vaccin en février. 

« Il faudra probablement aller vers un confinement », avait estimé dimanche Jean-François Delfraissy sur BFMTV, qualifiant cette mesure d’ »outil très barbare », mais efficace pour freiner l’épidémie.

« On demande de trouver le bon équilibre, qu’on laisse tous les commerces ouverts, qu’on ne retombe pas dans ce débat un peu absurde sur essentiel, pas essentiel, qu’on a eu en novembre », a déclaré de son côté sur RMC le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.

« On est dans une situation apparemment relativement stable, [mais] si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays [européens], dès la mi-mars », a averti Jean-François Delfraissy.

Les variants en hausse sur le territoire

Il a prévenu que le variant VOC 202012/01, qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, où plus de 1 000 malades du Covid-19 sont morts chaque jour la semaine dernière, était présent « plutôt à des niveaux de 7, 8 ou 9 % dans certaines régions françaises », alors qu’une première enquête l’a mesuré à 1,4 % au niveau national les 7 et 8 janvier.

Santé publique France doit lancer une nouvelle étude cette semaine, pour évaluer la circulation des variants anglais et sud-africain, plus contagieux.   

L’agence sanitaire a noté une relative stabilité de la circulation du virus avec 128 551 cas positifs la semaine du 11 janvier, mais la tendance semble être repartie à la hausse, avec 30 576 personnes testées positives le 18 janvier (27 638 le lundi précédent).

Alors qu’il se situait à entre 8 000 et 9 000 en décembre, le nombre de nouvelles hospitalisations sur sept jours a franchi le cap des 11 000 dimanche (à 11 155). 

Au total, 26 888 malades du Covid-19 étaient hospitalisés lundi dans le pays (2 000 de plus qu’au début du mois), dont 3 031 en réanimation, un chiffre en constante augmentation. La semaine dernière, plus de 2 766 personnes touchées par le Covid-19 sont décédées, pour un total de 73 494 morts à l’hôpital ou en Ehpad depuis le début de l’épidémie.

Malgré ces chiffres, le président du Sénat, Gérard Larcher, estime dans le Figaro que « tout doit être tenté avec des mesures intermédiaires [pour éviter] un reconfinement total [qui] aurait des conséquences humaines très fortes, notamment chez les jeunes ». 

Avec AFP

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